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La [Voix] des clous au Caire



Avril et mai 2010

Avant départ …

Publié le 3 avril 2010 

P’taing de bordel de m…. ! tout ne rentrera pas. En fait … je crois bien que j’ai un peu la trouille.

Je vais donc essayer de tenir à jour, en toute humilité, ce carnet de voyage à votre intention, vous mes proches amis et collègues de travail. Je compte sur vous pour l’enrichir et y inclure des commentaires.Quand j’ai commençé à peinturlurer mes croûtes, il y a 5/6 ans j’étais loin de me douter que cela m’emmènerait au Caire, c’est un peu grâce à vous et surtout  vos encouragements, je vous en remercie ….

Ce n’est qu’un au revouââââââr mes frères, ce n’est qu’un au revouâââââââreuxxxxxxxxxx…….tralalère ( à chantonner façon oum kalthoum bien sûr)

Le ton est donné.

Un si petit monde

Publié le 6 avril 2010 

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Je n’ai pas pu m’en empêcher, cette première image du Caire, vous  rapporter l’icône de ce monument érigé à la mémoire et la grandeur passée de France Télévision. Ah! ces Français ils laissent des chiures partout. C’était hier en contemplant la ville de la terrasse de mon immeuble et je pense que je vais vite vous oublier…Plus belle la vie!

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Ici la vie est en bas mais aussi au ras du ciel. Je vous laisses choisir votre étage, plus on habite haut et moins il y a de poussière.

📷Merdier et bordel présents à tous les étages, là on a carrément oublié les traces d’un chantier passé en murant l’accès aux terrasses. Mes hôtes me racontes l’histoire d’un tas de sable dont les grains portés par le vent du désert  se mêleront pour l’éternité à ceux de la poussière omniprésente ou de cette grue oubliée prisonnière des murs d’un hôpital. On a construit l’établissement autour…

Démesure des tours de firmes pas forcément multinationales, concert permanent du klaxon des voitures, plus qu’un langage, une parade avertissante  qui se résume à : attention! Je passe, attention tu vas me rentrer dedans, attention je suis passé, ouf !je suis passé et ça recommence….. Attention je passe, salut mon pote tu  emmènes ta famille picniquer au bord du Nil ce soir? c’est jour férié, la fête du printemps « Sham El nasim », une occasion de se retrouver et manger un plat de poisson mariné, très mariné, franchement mariné, pourri quoi! Estomac fragile s’abstenir … tourista assurée. Il est trop tôt, je ferai des expériences culinaires plus tard, avec un peu de chance par la proximité de mon retour j’éviterai le rapatriement sanitaire. L’automobiliste egyptien  klaxonne en moyenne toutes les 10 secondes avec des pointes à moins de 3 secondes j’ai calculé. Mais tout se passe sans vraie agressivité. C’est vrai.

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La veille, c’était dimanche…9h00 du matin , col de la faucille, sur le trajet de l’aéroport de Genève… un si petit monde. Perdu dans le  brouillard et le silence apportés par les dernières neiges de printemps j’étais loin d’imaginer le ramdam qui m’attendait en plein désert à quelques heures d’avions.

Baladi

9 avril 2010

Un mot qui revient souvent, sa signification est populaire,authentique, sans chichi quoi… Les taxis noirs et blancs sont baladi dans la ville du Caire, le riz aux vermicelles caramelisés est baladi et ce n’est pas mauvais. La gentillesse des égyptiens est baladi. je suis allé acheter les clous et le fil de fer qu’il me manque dans un quartier baladi, le quartier des tailleurs de pierres, ne cherchez pas le lien entre du fil de fer et les tailleurs de pierres, il n’y en a pas. ici on trouve ce que l’on ne devrait pas trouver à l’endroit ou l’on s’y attend le moins, le vendeur d’ail criant sa harangue assis sur sa charrette tirée par un âne qui passe en bas des immeubles sur une avenue résidentielle en est l’exemple. 📷Les déplacements sont longs et fastidieux dans les embouteillages mais un coup de klaxon et ça passe, et puis j‘ai un statut: je suis important, c’est baladi d’être important. Divulgué par Arhmed mon chauffeur, il en abuse c’est baladi mais personne n’est dupe, il le clame haut et fort, pour obtenir qu‘on se circule lorsque l‘on sort d‘un stationnement et que quelques voitures garées en triple file nous empêchent de partir comme l‘autre fois à Soulac , le souk des tissus ou je me suis perdu en admirant ces belles robes de mariées et ces sous vêtements féminins tous plus osés et sexys les uns que les autres. Je n‘avais jamais vu de soutien-gorge en plastique translucide! Ça vous dit les filles? Sans parler de ses déshabillés pleins de transparence digne d‘un conte des mille et une envies version OSS117 . J’ai retrouvé mon chemin en repassant par le souk des pièces détachées automobiles, non je recommence j’ai retrouvé mon chemin en passant par le souk des amortisseurs et autres ressorts, cardans, rotules de direction, enjoliveurs et pare-chocs, on y trouve pratiquement rien d‘autre que ces pièces essentielles, ça c’était pour vous messieurs…  Pourtant l’orient est partout on le sent, Le Caire est un mélange d’Afrique et d’une occidentalisation désordonnée, c’est peut être ce qui en fait son charme et puis le désert, les pyramides et les jolies cartes postales de felouques naviguant sur le Nil dans un coucher de soleil ça se mérite vous autres les impatients… Alors en attendant admirez cette scène de genre digne d’un Bruegel ou un Bosch mais version contemporaine baladi bien sûr!

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Une egyptienne m’a dit l’autre fois «  En Egypte il y a « trop de choses » très laides mais en dessous il y a toujours quelque chose de beau et je commence à le penser. Seule une avenue à 2×2 voies sépare ces immeubles d’un autre quartier  » la cité des morts  » qui couvre plus de 50% de la superficie de la ville. Un endroit ou habite les plus pauvres, les plus démunis, n’ayant d’autre choix que de dormir au dessus des  tombes de leurs aïeuls. je l’ai frôlé plusieurs fois et très peu de touristes s’y aventurent.

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Une sorte de beauté en émane, peut être par l’absence de trace de notre époque?

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j’ai pensé que c’était la propreté naturelle du lieu qui m’incitait à ce regard complaisant et pour cause les gens qui vivent ici n’ont rien à jeter et puis je me suis raviser, ce lieu est tout simplement baladi…

il manque des mots

Publié le 13 avril 2010

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Cherchez bien on distingue tout de même une des pyaramides de Sakara

Le khamsin s’est levé, un vent de sable très chaud, très fort  qui nous vient du désert. C’est impressionnant mais plus supportable que je le pensais. Il fait 35° degrés, le sable est partout, il pénètre jusque dans les oreilles et le gommage de peau est assuré. Mais le soleil est insidieux, il tape tout autant et la menace d’un bon coup de soleil est bien présente si on ne fait pas gaffe. En clair et en moins  élégant…… fait chaud la gueule quoi à s’oublier comme un con de touriste sur une terrasse!

Il n’y a qu’eux dehors ou presque, les egyptiens ont peur des éléments et ce soir le concert de klaxon s’atténuera, la ville sera plus calme et appartiendra un peu plus aux hordes de chiens errants sortant du désert pour se disputer le contenu des poubelles.

Le mois dernier il a neigé au Caire, en fait il a grêlé mais comme ce mot n’existe pas dans la langue arabe alors on dit qu’il a neigé et s‘est ainsi qu‘une légende naît … Il était une fois un pays aux mille et une nuit, comtine saladine, baladine transmise depuis la nuit des temps…. Hier il a neigé au pays des pyramides, aujourd’hui khamsin a soufflé, demain je vais voir les zabalins, il faut prononcer zabeline et la traduction littérale est poubelle, quel drôle de nom pour désigner un homme. Encore une carence du vocabulaire arabe? je lui préfère largement le mot de  chiffonnier mais le chiffonnier est aussi un meuble alors on va dire que demain je vais voir des gens…

J’ai oublié de vous dire que je me suis mis au travail, j’enquille les toiles presque une à une, consciencieusement, je ne veux pas trop penser à ce que je fais pour le moment.

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Un atelier avec du marbre au sol, un luxe que je n’ai pas chez moi

Dieu est partout

Publié le 15 avril 2010

Dieu est partout, 📷📷

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Dieu est grand, Dieu est très grand,

mais il se fout de notre gueule!

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Après il suffit d’y croire et ce n’est pas mon cas mais tout de même … ça c’était pour le préambule. Départ ce matin à 7h30 pour la visite du  centre El Salam et une balade guidée par le Docteur Adel en personne dans le quartier des chiffonniers . Le groupe sera constitué essentiellement de femmes  bénévoles, d’étudiants Français rabattu par Eshac, un egyptien francophone  à la retraite membre de l’association depuis peu, ces personnes interviennent au centre hospitalier et n’ont jamais mis les pieds dans le bidonville distants d’un kilomètre. Le RDV est donné à la station de mètro de Maadi avec une partie du groupe, nous retrouverons les autres à l‘arrivée. je loge dans le quartier Sud du Caire et nous allons a l’avant dernière station de métro de l’une des 2 lignes métropolitaines qui trace une croix sur en dessous de la ville, c‘est peu, très peu pour une ville de cette importance . Pour ceux qui me connaissent bien c’est surtout le dessous qui m’inquiète un peu, j’ai déjà pris le métro à Barcelone et je vous le déconseille fortement, imaginez vous en filets d’anchois dans une vieille boite rouillée qui s’est éventée, ça pue, il fait chaud, on est serré et la seule hâte c’est d’en sortir sauf pour les amateurs de films de genre et de sensations très fortes, claustro s’abstenir bien sûr. Bref…. Nous arrivons devant la station qui est extèrieure, cela fera toujours une de moins en dessous… Echanges de salutations avec les autres , je sais très bien jouer au petit Français de bonne éducation dans le style gendre modèle qui cherche à se faire accepter par la belle doche… sourire charmant, on s’intéresse à moi, on me pose des questions de la plus haute importance. – Avez-vous fait bon voyage? – Excellent merci ( faudra que je vous raconte mon arrivée au fait) – Vous êtes là depuis longtemps? – Une semaine déjà – Vos premières impressions d’Egypte? – A coup sûr dépaysant et bruyant mais on s’y fait –  Z‘auriez pas ramener du saucisson dans vos bagages par hasard? – Non, non, je n’en ai pas. Je mens effrontément. Les expatriés sont accros au saucisson introuvable dans un pays à dominante islamique. Et bien si! j’en ai ramené et du bon, c’était une demande express d‘Hélène la présidente de l‘association chez qui je loge,. On se le garde égoïstement pour nous, c‘est précieux ces choses là et on ne peut pas tout partager quoi! Tiens! Un péché de gourmandise… Naturellement il y a une retardataire. On l’attend ce qui me permet de détailler le lieu et de me faire une idée de ce qui m’attend, c’est nickel chrome, pas un papier, pas un mégot, les rames qui s’arrêtent régulièrement à la station bien que plus toutes jeunes roulent normalement. Elles sont couvertes de publicités peintes, essentiellement pour des produits de toilettes, le must du soin du corps semble être la savonnette Fa au parfum « yohgurt », la preuve que les grands groupes agro alimentaire sont bien là… mondialisation…. Ok! Ok c’est un autre débat je ferme mes parenthèses… Je suis rassurer, le voyage bien que très long est sans encombre, il y a beaucoup de stations extérieures et la foule  est disparate et colorée mais ce métro me semble le moyen de déplacements le plus sûr au Caire. Nous sommes dans les wagons mixtes, les deux premiers de la rame sont réservés aux femmes.

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Mais le voyage est loin d’être terminé, il nous faut prendre maintenant un pic-up dans lequel nous allons nous entasser pour arriver au centre El Salam, Yallaaaaaaaaaaaah! tout le monde dans la caisse le nez au vent. C’est la seule possibilité de traverser ces quartiers baladis avant d’atteindre le Centre El Salam qui se trouve au cœur d’Ezbet El Nakhl et compte la bagatelle d’un million d’habitants. Les immeubles se touchent presque de chaque côté de la rue, le plus efficace pour lutter contre le soleil. Il fait à peine plus de 30° et je n’ose imaginer la fournaise en plein mois de juillet ou août. Enfin ce qui  ressemble à des rues est jalonnée de trou. C’est l’Afrique, un moyen âge de notre âge, cafarnaeum coloré et bruyant ou se mêle la modernité et les vestiges d‘un autre moment, échoppes ou l’on vend de tout, harangue des marchands ambulants, engueulades entre les charretiers et les chauffeurs de pic-up, tout cela animé par une foule dense et enveloppée de bruit. La présence régulière des  trous creusés en plein milieux des rues m’interpelle, on y fait du feu en fait, pour brûler les déchets organiques qui ne sont plus ramassés par les zabalins car depuis la grippe porcine, l’armée a tué tous les cochons élevés et nourris de ces ordures… D’où la conséquence …

Dieu est partout (suite)

Publié le 17 avril 2010 

La vocation du centre El Salam est à peine marquée par un portail hermétique et rouillé, c’est avant tout un établissement médicale sous tutelle religieuse. Je m’attendais à y voir des signes ostentatoires d’un territoire copte, sorte d’enclave cernée par les musulmans et on ne y peut lire tout juste qu’une mention à peine lisible sur un panneau au dessus du portail.

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Champ

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Contre champ

Nous sommes salué à l’entrée par le gardien qui reconnait certaines du groupe. Il a une gueule ce mec! Une vraie tronche  au cuir tanné et ridé comme l’existence. Les coptes de ce quartier sont souvent originaires de la moyenne et haute Egypte, d’où ce type racé et fier, les femmes ont les traits très fins et sont sveltes. J’ai peut être oublié de vous dire que le mot copte signifie « égyptien » dans la langue ancienne.Ils tirent cette fierté d‘être les derniers vrais habitants de ce pays.Mais c’est une autre histoire, la grande. Et là je vais voir des petits. Nous sommes tout de suite assailli par une ribambelle de gamins qui courent à notre rencontre. C’est authentique et spontané mais je ne peux m’empêcher de penser à un  reportage photos très Paris Match d’une visite de Lady Diana dans le quart monde entre 2 lavements rectales.

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Passé la porte, les odeurs trop fortes d’humanité s’estompent et le brouhaha de la rue devient lointain. Il y a même un jardin potager, un luxe au Caire ou le moindre cm2 est disputé âprement.  Les mamans des enfants qui nous ont accueillis s’approchent et embrassent les membres de l’association qui viennent ici tous les mardi. Ici c’est familiale. Les « Amis d’Ezbet El-Nakhl » est une association loi 1901, de droit français, apolitique et aconfessionnelle, fondée en 2004 par Hélène Sibiril pour promouvoir un travail entrepris depuis 1999 avec le Docteur Adel au centre El Salam. L’AEEN forme les jeunes mamans aux soins élémentaires d’hygiène. Des médicaments sont également collectés et l’association apporte aussi une aide ponctuelle aux classes de soutien scolaire du Centre El Salam. Ils disposent de locaux dans l’enceinte du centre qui comprend un hôpital de 4 étages. Le RDC sert aux consultations pédiatriques et la médecine générale, le 1er étage à  la chirurgie, radiologie etc… le 3ème étage accueillent des handicapés physiques et mentaux mais surtout mentaux et le 4ème étage des personnes du 3ème âge. Il n’y a aucune protection sociale en Egypte, j’ai vu des mendiants en ville, ils sont très peu et les passants donnent. Cela fait partie de la manière d’être des égyptiens, ils sont solidaires des plus démunis mais une personne qui n’a pas de famille, n’a pas la force ou l’intelligence de mendier, est vouée à une mort certaine. El Salam comprend aussi en vrac dans des bâtiments annexes, des classes de soutien scolaire, des ateliers d’insertion, d’alphabétisation pour les adultes etc… je dis en vrac car tout autour de l’hôpital il y a des bâtiments disséminés en plus ou moins bon état mais c’est propre. C’est dans l’une de ces parties que l’AEEN a le projet d’installer un centre culturel pour les enfants. Avant de rejoindre le docteur Adel et Tassoni Maria la sœur supérieure qui dirige tout ce beau monde, nous allons nous décharger de nos sacs dans les locaux de l’AEEN… Ils se trouvent au premier étage de l’une des annexes. Le RDC est inondé, ça arrive hein? On a tous subit un jour un dégâts des eaux mais en l’occurrence  ce problème est récurant et on ne trouve pas la fuite alors en attendant on passe par  la fenêtre de l’une des salles de classe du RDC sur un pont de pupitres scolaires pour rejoindre l’escalier qui nous mènera plus haut. Ambiance Nescafé dans une salle de réunion exigüe et rappel des recommandations sur la bonne conduite à tenir de ceux qui sont déjà aller chez les chiffonniers puis direction le service administratif ou nous serons reçu par  le docteur Adel et Tassoni Maria, la soeur supérieure, celle qui fait tourner la baraque. Le salon d’accueil respire le dépouillement et la pauvreté, pas une infine partie de luxe, des fauteuil défonçés recouvert d’une housse en satin rose passé, des posters, pas des icônes, d’images religieuses sont scotchés où punaisés au mur. Là aussi pas de mise en scène. On m’avait prévenu que le Docteur Adel risquait de déraper, d’en faire trop, d’évoquer la sainte vierge et le bon dieu à tout bout de champ, il n’en est rien, il m’explique ou nous sommes, me délivre toute les informations que vous savez déjà sur El Salam et le quartier d’Ezbet El-Nakhl,.C’est un petit bonhomme fatigué mais qui respire la gentillesse, sa vraie bonté me saute au visage. Est-ce qu’il suffit d’être bon pour avoir sa place au paradis? Mes questions s’orientent vers la pérenité du lieu.Sœur Emmanuelle a quitté sa cabane au cœur du bidonville  et c’est avec lui qu’ils ont créé le centre. Et après eux ? … La fatalité n’existe pas dans ce pays , c’est plus fort que ça.  Si Dieu en a voulu ainsi ( et quelque qu’il soit) alors ce sera, on ne se bat pas contre sa volonté.

Promis juré on ira bientôt aux pyramides….

Dieu est partout (fin)

Publié le 17 avril 2010

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joli non? on croirait presque une croûte de l’Aldo…. sauf que ce n’en est pas une.

Ce que je crois être ma descente aux enfer a débuté. Apres cet entretien avec le docteur Adel nous allons visiter une annexe en cours de construction au ras du bidonville. Re-trajet en minibus jusqu’au quartier des chiffonniers, j’ai plus de chance que d’autres, je suis à côté d’une fenêtre et la temperature a encore augmenté. Après 10 minutes cahotantes qui durent des heures nous arivons a destination. Il semblerait que les gens qui nous guident n’ai qu’une seule envie, celle de nous montrer des choses positives.

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Imaginez l’un de ses bâtiments au fond de cette photo… jamais rien ne parait neuf ici. Le dispensaire est construit dans le même type d’immeuble et cela parait déjà vétuste mais tout a été fait dans les normes de construction (antisismique), d’hygiène et exigence de technologie médicale.

En sortant du minibus, le groupe mitraille de photos, on est dans la rue, immergé dans la misère, ça pue bien sûr mais pas temps que ça, largement supportable car ici ça sent aussi la vie, les gens sont souriants, ils s’interpellent, se lancent des vannes ,ça bosse aussi, une sorte de fièvre laborieuse….. pas de mendiant, bien sûr on est dans les poubelles, y ‘a de la misère partout, crasse épaisse mais les gens ont l’air de le vivre mieux qu’ailleurs que les habitants des quartiers baladis que j’ai déjà traversé.

Eshac appelle un porteur d’eau et demande à boire pour nous montrer, nous démontrer qu’ici on est à la portée des gens. On en demande pas temps. Mon regard se porte sur un cireur de chaussures, je trouve sa présence saugrenue ici. Qui peut bien avoir envie d’avoir des pompes propres dans ce tas de merde ? En fait c’est notre présence qui est déplacée, on a rien à foutre là! j’ai honte, une vieille bouffée qui me plombe l’estomac, pas de l’angoisse, non! de la honte de jouer ainsi les voyeurs et de trouver une esthétique à la misère sous couvert de ma bonne conscience, je comprend mieux maintenant le souhait des gens qui bossent ici de montrer des choses positives… je range mon appareil photo.

Oui sous cette saleté il y a toujours quelque chose de bien dans ce pays…

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Les zabalines n’ont rien mais s’en sortent peut etre mieux par leur corporatisme et communautarité que d’autres qui vivent dans les quartiers alentours et souffrent eux des maux sociétales actuels que sont le chômage, les problèmes de santé, familiaux etc … ce que l’on retrouve partout ailleurs même en France.

Retour au centre El Salam, je ne pense pas être le seul à ressentir  ce qui m’a bloqué tout à l’heure car nous sommes tous bien silencieux, faut dire aussi que de voir la misère du monde ça crève. En arrivant au centre, 2 membres de l’association vont faire 20 livres  de courses une sorte d’aide financière d’urgence  en produit de première  nécessité pour une mère de famille de 8 enfants, cela devrait suffire pour une semaine ((fastoche en Egypte le taux de change correspond à nos francs ça fait 20Frs pour les nuls en math). Il y a de plus en plus de demande de ce genre. Elle ne fait pas partie du bidonville, son mari n’a  plus de boulot depuis 3 mois. En attendant  je visite les locaux ou sera installé le centre culturel pour enfant que je dois aider à financer par mon expo.

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Surprise! pleins de computers (pas de traduction en arabe)! ils ont été donné généreusement par une grosse boite étrangère installé au Caire. je m’approche et aperçoit de la poussière sur les claviers. Personne ne s’en sert pour la simple et bonne raison qu’il n’y a personne pour les faire fonctionner. Si Dieu qui est  partout  pouvait faire quelque chose? …

8000 ans d’histoire

Publié le 23 avril 2010

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On s’y croirait hein?

A l’aube un vent sourd et sec chargé de chaleur parcourt déjà l’oued. Des buissons d’armoises volent avec le vent et des voiles de sables masquent les aspérités du terrain. L’air est assagi par une touffeur lourde et sèche puis la chaleur fait son apparition balayant d’un pet de dromadaire la fraîcheur propice de la nuit.La petite trentaine de bédouins qui m’accompagnent se reposent, les hommes sont étalés, accolés a l’ombre des rochers, parfois l’un d’eux s’agite. Arhmed mon fidèle compagnon attire mon attention et me montre d’un signe de la main la ligne d’horizon. Elles apparaissent enfin après cette marche de nuit forcée et éprouvante dans le désert. Je regarde la gueule dans le cul avec émerveillement  8000 ans d’histoire qui me contemplent .

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les 8000 ans d’histoire qui me contemplent alors que je les regarde

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la police touristique veille sur le parking à dromadaire

Bon j’arrête mes conneries, il devait il y avoir autre chose que des pois chiches et du persil dans les falafelles que j‘ai mangé hier soir (sorte de beignets de patates mais au pois chiche beaucoup plus léger et excellents que nos beignets de patates alors qu’on pourrait croire le contraire) .

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Il se raconte que le sommet de la Pyramide de Khéops a servit a finir la mosquée Mohamed Ali.

Je vous l’avais promis et les voici. Je n’ai jamais compris pourquoi les touristes faisaient des photos vachement faciles à l’avantage d’un site massacré par les marchands (pas seulement ceux du temple), nous faisant croire que le plateau de Ghizeh et les fameuses pyramides sont en plein désert alors qu‘à vol d‘oiseau les limites du Caire se trouvent à 500m environ.

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C’est un mélange de Disneyworld et Fraispertuy. Rien ne manque, les touristes japonais et italiens, les vendeurs de tee shirt qui collent pire que des mouches à merde et que j’éloigne maintenant d’un « la  » qui veut dire « non » ferme, surtout  impoli et énergique. 📷

Bon il serait mentir que j’admire tout de même le travail qu’il a fallu fournir pour ériger ces monuments. Des blocs de pierres au minimum d’un mètre cube empiler sur une centaine de mètres de haut. Ce sont fait chier les artisans qui ont bosser toute leur vie à ces pyramides en plein cagnard de plus…

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Mais il ne reste rien de magique de cette histoire, des fastes, de la richesse et l’atmosphère d’antan. Bien sûr les toilettes sont payantes et je m’offre le luxe d’aller pisser contre les restes d’un mur du temple haut ou s’ammoncelle dans les recoins des papiers gras et autres canettes de coca. mes ablutions m’amènent cette introspection philosophique ou je me dis qu’il n’est tout de même pas permis à tout le monde de se soulager aupres de 8000 ans d’histoire qui nous contemplent et un vent de liberté m’envahit l’esprit.

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la réalité, la seule!

Le sphinx il est tout petit et sa restauration récente le fait ressembler à une imitation. Bien sur si j’avais pu le prendre en photo avec plus de contre-plongée… Et je m’évertue à faire de la carte postale à le sublimer pour vous l’offrir. Et merde! il y a toujours quelqu’un dans le champ. j’y renonce et me dit que Photoshop fera des miracles.

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Une photo trafiquée bien sûr!

si on n’a pas vu les pyramides de Ghiezh c’est comme ci on allait à Paris la première fois sans voir la tour eiffel.

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. J’irai à Sakara c’est plus authentique et surtout moins touristique…Bon ça vaut le coup d’œil tout de même, juste un coup d’oeil …

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Demain on va a la mer rouge?

Vaguement

Publié le 27 avril 2010 

j’habite dans un demi sous-sol avec des fenêtres et même une sorte de terrasse,  je dispose de plus de 150 m2 d’un espace aux murs blancs qui me sert d’atelier. C’est confortable, calme et frais, un veritable luxe dans la chaleur et le tumulte permanent du Caire. Le matin je suis à peine réveiller par l’appel à la prière vers 4h30 mais il y a aussi le chant des oiseaux, c’est agréable. Je classe mes photos sur le pc, puis lorsque les femmes des bawabs, les concierges d’immeubles sur lesquels beaucoup de romans ont déjà été écrits et il en reste encore à écrire, commencent le lavage des voitures des riches égyptiens qui habitent la rue, je « petit déj » et me mets au travail. Ces journées de labeur sont rythmées par la visite d’Arhmeid qui vient voir l’état d’avancement de l’expo. Il a tout de suite adoré mes rouges et m’a dit une jolie phrase: « C’est le rouge du cœur », ça m’a touché. La langue arabe est une langue pleine de poésie. Par exemple pour dire interrupteur, la traduction littérale est « la clé de la lumière » ou un pneu crevé « un pneu endormi ». Nous devenons ami petit à petit, il est très pudique dans ses démonstrations et quand il explose en gamile, gamile, gamile! Qui veut beau, beau, beau! c’est le bonheur. L’autre soir il m’a amené toute sa petite famille, pour leur montrer ce que je fais et j’ai été très ému. Sa femme Merveth a passé son bac mais lui ne sait ni lire ni écrire. Lorsqu’il a vu ma première toile je m’attendais à ce que cela l’indiffère ou au pire qu’il se moque de moi, il sait le faire gentiment et moi aussi d’ailleurs. J’étais curieux et j’avais surtout le trac de voir sa réaction, il n’a jamais mis les pieds dans un musée et mon rouge du cœur lui a plu. Il aime aussi mes fenêtres comme il les appelle mais déteste mon noir mat et certaines bleues.

Il y a aussi le rire des enfants dans la rue l’après midi, les enfants ne sont scolarisé que le matin ou l’après midi. Pour les baladis il n’y a pas assez de place dans les écoles, l’instruction est un luxe qui se paie dans les écoles privées surtout anglophones et ceux qui ne travaillent pas, il y en a beaucoup , beaucoup trop qui se fatiguent aux travaux les plus ingrats, sont rois et jouent dans les rues. Sauf le travail par obligation pour les démunis, il n’y a pas de vraie maltraitance en Egypte, on adore ses enfants.

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Il est 17h30 et le jour commence à décliner. J’entends les pas de Madame Hélène, je l’appelle ainsi comme son chauffeur pour la charrier, pour me sortir de mes odeurs de térébenthine elle me propose d’aller faire un tour en félouque, direction la corniche et les berges du Nil. La ballade en felouque est un passe temps de luxe même si 3 tarifs sont appliqués, celui pour les cairotes, pour les étrangers habitants en Egypte et les touristes. Pour ces derniers ça douille, c’est pas énorme non plus, faut relativiser, tout juste la location d’un pédalo sur le lac de Gérardmer.

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La félouque est un havre. On quitte le quai à petite vitesse vaguement poussé par une grosse voile molassonne et on s’éloigne vers le silence petit a petit porté sur une eau noire. En même temps que le bruit, les tensions et le perpétuel qui-vive sur lequel on doit se maintenir pour évoluer au Caire s’estompent . Le félouquier manœuvre au ralenti et plus rien n’invite à faire la course.

Certains louent ces bateaux pour pic-niquer ou se faire un apéro le temps de la micro croisière, les amoureux peuvent enfin s’y tenir la main loin de la police qui applique la charria, sous l’œil bienveillant du barreur. Un bateau restaurant croise et vous berce gentiment alors que le félouquier salue une famille de pêcheur qu’il connait. Ceux là vivent sur le Nil, et pêchent les poissons chats au bruit, à la rame pour attirer le poisson dans les filets. Ici la perche du Nil est devenue légende et de toute façon tous les poissons du Nil sont impropres à notre consommation, nos estomacs d’occidentaux, Arhmed me l’a vraiment déconseillé et je croise tous les jours des expatriés qui sont là pourtant depuis longtemps victimes de dysentries galopantes.

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Les lumières de la ville montent alors que le soleil se couche du côté des pyramides de Ghizeh. Il ferait presque frais.

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Des scènes pastorales d’un autre âge se déroulent comme un vieux film sépia sur l’île de Rodah , des enfants se baignent au crépuscule. Pour revenir on affalera complètement la voile, porté par le courant en marche arrière, je ne me suis aperçu de rien on est revenu à l’embarcadère il s’est passé 2h …

insolite en image

Publié le 27 avril 2010

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Dans cette échoppe on vend des cruches à eau, des pneus et des montants de lit. cherchez le lien entre ces 3 articles moi je n’ai pas trouvé …

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j’aperçois dans le retroviseur  le monstre du loch ness sur le plateau d’un pic-up!!!! ouf…… fausse alerte seulement un dromadaire qui part faire ses courses au marché avec sa voiture particulière.

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Les hallucinations continuent voici le traineau du père noel sur le parking des pyramides de Ghizeh.

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Un empilement de chaise qui se fossilise sur un trottoir derriere le quartier copte

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Non ce n’est pas la devanture d’un magasin de poupées mais de confections pour enfants. Tous les manequins sont blonds et gouflus

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Cherchez l’erreur …

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Nous sommes dans le cimetière copte. le défunt est venu en vélo jusqu’à sa dernière demeure ou il repose en paix.

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Non! même les cimetières chrétiens sont habités, les tombes sont au RDC, on a construit des habitations au-dessus, pas de taxe à payer dans ces endroits.

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Ces villes nouvelles poussent comme des champignons en plein désert ou on apporte de l’eau, de la terre pour les pelouses,des autoroutes, des golfs et des commerces, l’accès est complétement privé comme Katamya ou Rehad les plus proches du Caire. ça me fait un peu penser à un jeu de simulation pour PC dans le style de Sim City.

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Débriefing du patron de la station à ses employés? Non! c’est une scène militaire. Ces stations d’autoroute sont tenues est gérées par l’armée à son profit … smile!

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Je vous présente Arhmed mon pote, digne descendant des pharaons de Haute Egypte, le melleck sawaq, le roi des chauffeur,s admettez qu’il fait plus roi que moi?. Nous ne sommes pas à l’entrée de la vallée des rois à Carnac mais sur une aire d’autoroute dans le Sinaï, elles sont toutes construites sur le même modèle. Pharaonique cet abris à pic-nique hein?

Suivez le lien …

Publié le 27 avril 2010 

je ne sais pas si je mérite tous ces superlatifs et il y a même des photos de moi entrain de peinturlurer. Hummmm comme je m’adore môiiiiiiiii

Salut de lumière

Publié le 5 mai 2010 

J’ ai décidé de parfaire la culture de Mme Hélène en art contemporain qui a eu le culot d’inviter en Egypte pour une exposition un peintre Français de surcroît. Nous allons  visiter le musée d‘art contemporain du Caire après avoir parcouru les galeries de la ville et trouvé que des artistes égyptiens.

📷Le bâtiment a fier allure dans le parc du nouvel opéra sur l‘île de Gézira, l’ancien a brulé et se trouvait dans le centre de la ville, c‘est devenu une place au look très léger façon Staline avec une superbe statue à la gloire de Nasser qui trône en son centre. Les quelques sculptures que j’admire en attendant l’ouverture du musée me laisse présager un moment agréable. Nous sommes arriver en avance, l’établissement n’ouvre qu’a 10H et à ma demande nous partons le plus tôt possible à cause de la chaleur. 10h approche… Nous sommes à l’ombre, loin du bruit de la circulation de la ville les oiseaux chantent, une famille d’egyptiens cassecroute dans la pelouse, c’est un matin d’été au printemps. A 10h pétante un bruit d’alarme relativement discret sonne, les employés s’approchent pour entrer, la caisse se prépare. En fait nous attendrons  pendant plus d’une heure  l’ouverture du musée, le temps d’aller chercher le moudir kébir(grand ingénieur) chargé d’arrêter l’alarme en cas de  déclenchement intempestif. Ca c’est l’Egypte …j’ai mal à l’Egypte. C’est la réponse que l’on m’a faite lorsque j’ai raconté ce petit incident. Ce genre de choses est permanent et fatiguant alors qu’on côtoie le 21 ème siècle partout dans la mégalopole. A l’intérieur (photo interdite) c’est une enfilade d’horreurs dans une muséographie surréaliste, on a repris ces 3 couleurs de la facade pour repeindre certains murs sur lequel sont accrochés des œuvres. Bien sur il y a quelques pièces intéressantes, toutes datant d’une vingtaine d’années au moins pour celles qui ont retenu mon attention mais le reste n’est que choses sans intérêt genre cache torchon de cuisine brodés acheté à la farfouille très figuratif. Le principal sujet est l’âne qui porte la mère coiffée d’un foulard ou voilée qui tient elle-même son enfant dans les bras et le père qui suit ou mène à la bride l’équipage, sans parler des faux Monnet et autres impressionnistes qui n‘ont rien à foutre là à mon humble avis… sauf celles d’un peintre abstrait que je trouve bien mises en valeur et d‘un talent certain. Ca respire, l‘accrochage est pensé, et pour cause son auteur n’est autre que le ministre de la culture actuel, fumier de lapin, va! Mais non, Je ne suis pas dans la thèse du complot… Je commence à avoir mal à l’Egypte aussi mais les gaffes de Mme Hélène savent me réconcilier avec ce pays au moment ou l’on s’y attend le moins. Elle nous a perdu par exemple dans le souk aux tissus de Soulac qui est un vrai labyrinthe. Une autre fois nous sommes monté à l’arrache dans le métro et je me suis retrouvé dans le wagon des femmes. Ça fait bizarre, 50 paires de noeils aux regards outrés qui vous fusillent et autant de cerveaux souhaitant les voir pendre au sommet du premier minaret venu …ma paire de …non! pas de noeil…! je vous assure que je comptais les poteaux entre les 2 stations,  le nez collé, les yeux baissés contre la vitre  en attendant la prochaine station pour vite changer de wagon… comme le temps parait long dans ces cas là.

📷 L’autre fois Mme Hélène m’emmène visité une partie du Khan EL-Khalili, c’est un des vieux quartiers qui abrite le souk le plus célèbre du Caire. J’avais envie de voir les souffleurs de verre qui travaillent non loin et lui demande de faire un détour. Pas de soucis Mme Hélène connait bien le Caire et comme elle ne veut pas me décevoir elle s’arrange toujours pour ne pas se planter, et bizarrement l’inverse se produit souvent. Elle demande son chemin à un passant qui s’empresse de nous donner la direction. Elle parle très bien l’arabe mais naturellement on se gourre de rue. 📷

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C’est une ruelle ou le soleil brûle le contenu des poubelles, ou le vent pousse le sable qui devient poussière et la rend plus épaisse sous les ordures. Ici pas d’eau courante, juste un point d’eau, des chèvres en liberté, un vendeur de thé qui s’est lui aussi perdu ou rentre simplement chez lui. Les contrastes sont énormes, à seulement 200 m nous étions au pied de la porte Bah el-futuh  l’une des plus vieilles portes qui fermaient l’accès de la ville au moyen âge, restaurée, agrémentée et ouvrant sur une rue piètonne elle aussi entièrement refaite et là ou je me trouve c’est plus que le quart monde.

📷 Au coin d’une rue, une maison attire notre attention, on la croirait habitée par un vieux sorcier, une multitude de fioles et autres objets en verre pendent accrochés à la facade comme des pendeloques, la poussière qui  couvre en partie ces fioles, ces boules, ces ronds  rajoutent à la magie, je m’attend à voir sortir de la bicoque un vieux machin sans âge et au chapeau cornu. Il ya même un bouc qui a élu domicile sur le capot d’une voiture . Je sais aussi que nous sommes à la frontière de la cité des morts et ça rajoute au  mystère. Bon je vous assure que je n’ai rien fumé auparavant, ce soleil qui écrase tout doit me jouer des tours. 📷

La porte est ouverte et une voix nous interpelle en passant devant : -sabah el-nour! ca veut dire bonjour de lumière, une des manières de se saluer. il n’en faut pas plus à Mme Hélène pour s’approcher et engager la conversation, On sent chez elle qu’elle aime sincèrement l’Egypte et les gens d’ici, en plus elle est bavarde, ça l’arrange bien, une vraie pipelette de quoi s‘éclater tout est palabre pour ceux qui aiment. 📷

C’est encore la lumière qui nous joue des tours, le temps que l’œil se fasse à la pénombre que l’homme qui nous accueille avec un sacré sourire et beaucoup de douceur, allume quelques interrupteurs et c’est la caverne d’Ali baba de la verroteries…… des milliers de pièces partout ou il est possible d’en accrocher et présenter. 📷

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Il est souffleur de verre, son regard pétille de gentillesse et il nous explique que nous sommes chez nous, aller ou bon nous semble. Il pousse une porte au fond de son antre de verre qui débouche dans son jardin  et nous voila transporter dans la cité des morts hors du temps, vers l’éternité. 📷

L’atmosphère est sereine, mystérieuse et magique, toutes ces tombes parmi les habitations. Moi le flippé de nature, je suis le premier étonné de mon ressenti, rien ne parait morbide, juste étrange. Apres nous avoir offert un pepsi il nous invitera à gravir un escalier en colimaçon qui débouche sur sa terrasse, le four nécessaire à son métier s’y trouve et semble hors d’usage. Là aussi des empilements de verres, flacons, bouteilles et lampes, de chapelets, de perles…

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En repartant il refusera mon bakchich, le seul moment ou je verrai une ombre dans son regard, moi aussi je suis maladroit, très maladroit et un peu con!

📷 Ça fait du bien ces « Salut de lumière … »

Les chemins de la célébrités

Publié le 5 mai 2010 

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Qui dit mieux? hein! je ne pouvais rater ça, j’espère que vous êtes fier de moi… Quand je vous disais que j’étais un peu c…Oh puis non rien!

Voilà, c’est fait!

Publié le 6 mai 2010 

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Voila c’est fait, j’ai jeté mon pinceau dans son pot de nettoyant dans la continuité d’un coup ultime sur la dernière toile. Je ne sais pas quoi penser, un brin perdu, je ne veux pas les regarder, plus tard… le vernissage approche et j’ai les chocottes naturellement. 📷

Celle-ci me parait intéressante, elle avait débuté comme un voile au noir. Celui que j’ai vu en record de connerie sur cette femme niqqab qui portait des lunettes. On veut bien altérer sa vision du monde par un voile, s’en cacher mais mieux le voir en corrigeant sa vue. Encore un paradoxe qui me dépasse. Et puis fidèle à mon adage qui veut que je ne revendique rien elle s’est finie en éclatée sur un fil rouge. Je me demande ce qui est le plus inquiétant, le noir ou le blanc?

📷 Il y en a d’autres, des bleues, des tristes, des positives ou des voile au rouge comme ceux qu’on tend sur les chantiers ou les ruines dans certains quartiers pour cacher la misère lorsqu’une personnalité passe dans le quartier, un autre paradoxe, c’est quand même cet homme politique qui est responsable de ce merdier alors autant lui foutre le nez dedans.

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mais toutes n’ont pas de message politique…

Béni des dieux

Publié le 7 mai 2010 

Mimer la sécurité dans une république est une dictature. C’est fort ça les p’tits loups! Hein? Cette réflexion je l’ai trouvé au petit matin à mon réveil. Je ne peux m’empêcher de faire une analogie avec  les gesticulations fantasmagoriques d’un nabotléon  qui nous est bien Français et de la dérive qui s‘installe dans notre douce France. L’Egypte est un pays sûr, très sécurisant et sécuriser, des flics y’en a partout. Je n’ai jamais ressenti aucun danger, aucune intention d’agression possible, quand on vous aborde c’est que vous avez l’air paumé et l’on veut vous aider. Sauf peut être l’autre fois quand un pandord de la police touristique au quartier copte nous a abordé avec Mme Hélène, celui là je ne l’ai pas senti du tout, il insistait a me demander ma nationalité alors qu’elle lui répondait en arabe, il faisait semblant de ne pas comprendre…. Italiano? Espagnol? inglesi?  j’ai sorti mon passeport pour lui prouver ma nationalité française, il se foutait de ma gueule et me cherchait . Dans ces cas là il faut garder le sourire, rester aimable et pourtant il faisait chaud, très chaud et il commençait à m’énerver avec sa mitraillette en bandouillère et les pouces passés en dessous du ceinturon façon jeune coq bouffi à la mode galabru dans la nième version du flic à Saint Tropez, un petit con que je n’avais même pas regarder subjugué que j’étais par l’admiration de la facade de l’une des plus ancienne église du monde, l’église saint George, vous savez  celui qui a terrassé le dragon, c‘est une église suspendue et poser sur des rondins du temps ou le Nil canalisé par les romains arrivait jusque là.

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Ce policier se la jouait, un gradé est arrivé et l’a engueulé vertement. L’hypothèse est que soit il essayait d’extorquer un gros pourboire ou qu’il draguait Mme Hélène blonde comme les blés  et doit avoir 30 ans de plus que lui. Des histoires abominables fleurissent autour de moi, l’autre fois c’était le beau-père d’une des filles d’Eshac qui s’est fait arrêter lors d’une manifestation, Il faut savoir qu’ici en Egypte on a le droit de manifester… dans un stade surveillé et ceinturé par les forces de l’ordre. Rien de bien grave en soi, la faute n’est pas trop lourde sauf qu’avec les lenteurs administratives cette personne  qui est diabètique est emprisonnée depuis une semaine. C’est la famille qui nourrit et soigne les détenus et comme il est en geôle depuis peu il est impossible de le voir, de le nourrir et surtout lui apporter ses médicaments. C’est-ce qu’on appelle la peine de mort par défaut. J’ai cru entendre que depuis  une journaliste française de « La croix » a tenté le coup de force et a débarqué à la maison d’arrêt avec un médecin au risque de se faire arrêter à son tour. Le bakchich  est une source de revenu non négligeable pour les employés de l’état qui sont payer à coup de lance-pierre. Par exemple on paie pour se garer en double voir triple file  le flic en faction a chaque coin de rue ce qui n’a pas empêché Arhmed de prendre un pv parce qu’il n’avait pas mis sa ceinture de sécurité assez rapidement en redémarrant. On paie pour prendre une photo d’un point de vue soi disant interdit aux touristes. On paie pour visiter les geôles de la citadelle et voir le mur ou l’on s’applique à vous expliquer qu’ici on a fusillé les assassins militaires de Sadate et qu’ici à ces crochets on a pendu les assassins civils de Sadate. Sympa le distinguo l’endroit est pittoresque, j’en ai profité pour compléter ma collection de photos de portes.

J’ai lu le billet d’humeur d’un intellectuel écrit dans le «  progrès égyptien » le figaro national édité en arabe, anglais et Français que ceux qui manifestent ici ne veulent que des droits et qu’en plus en manifestant il ne remplissent pas leurs devoirs puisqu’ils ne travaillent pas lorsqu‘ils manifestent, que c’est la véritable plaie du pays et qu’il faut en finir avec ça. Le salaire moyen d’un technicien supérieur, d’un moudir, est de 400 L.E (rappel: la conversion en livre est facile, c’est 400 frs) qui se casserait le cul au labeur pour un si petit salaire qui est souvent compléter par une activité de taxi ou de gardien de sécurité la nuit. Juste assez pour venir dormir au boulot et se reposer un peu.

📷Le quartier copte est le plus ancien quartier du Caire, je m’attend en y allant à un saut en arrière d’au moins milles ans……. Les cars climatisés de touristes japonais garés sur un parking apporte ma première désillusion, l’église Saint Eustache qui est l’une des plus ancienne et dans laquelle se serait réfugié la sainte famille (même si on ne croit pas au petit jésus on  peut s’imprégner de religiosité et d’admiration à visiter un lieu de culte utiliser par les hommes depuis au moins 2000 ans…) a été recrépit façon blockaus. A l’intérieur malgré la trace du temps et un travail d’ornement de folie c’est Disneyland façon Oum LOUKOUM Kalsoun. Mais! On se déchausse aussi dans les églises orthodoxes. Ca pue des pieds et le fanatisme. les faux futurs saints « prédicatent » de marmonnements assis aux pieds des colonnes ou à l’entrée des autels et bénissent à tour de bras les pèlerins souvent venus de loin. Les musulmans ont le ramadam comme période de jeûn un point c’est tout  mais les enfants et les femmes enceintes en sont dispensé, les coptes ont plusieurs périodes d’abstinences dans l’année religieuse. ce sont des périodes très difficiles et très pénibles pour les personnes sans distinguo d’âge ou de problème de santé et au total ça représente plus de jours à crever la dalle que pour les disciples d’Allah. Bon ne me faites pas dire que l’islam est mieux que les copteries hystériques, mais il est interdit aussi  à une femme copte de divorcer alors qu’une femme islamique ne s’en prive pas. Mais il est aussi un devoir de dénoncer son voisin si il est surpris a tirer sur une cloppe ou boire un verre d’eau pendant le ramadan, voir puni par la loi car  il est mentionné la religion pratiquée sur la carte d’identité mais j’y reviendrai probablement plus tard. Ne croyez surtout pas que je ne vois pas de jolies choses et que je ne rencontre pas des gens sympa. Je l’ai déjà dit, les égyptiens sont des gens vraiment gentils mais loin des sites touristiques ou c’est un racket organisé, je ne parle pas du marchandage qui me tue mais qui est une sorte de sport national, de toute façon si on ne le fait pas on passe pour un con et on grossit encore plus les prix… je parle d’une minorité qui en profite.

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C’est une portion de mur d’un rectangle qui doit faire 15 cm sur 8 environ, les murs en sont couvert

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J’ai aimé ce travail d’orfèvre des marqueteries murales, c’est de l’ébène, de l’ivoire et de la nacre. Chaque matériaux est noble, les prêches sont en albatre et en marbre soutenues par 13 piliers qui symbolise les 13 apôtres dont  un qui est noir, celui qui représente judas.

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Les portes sont séculaires, épaisses et polies de l’histoire de l’empreinte de toutes ces paumes de mains qui les ont poussées et surtout elles sont transperçées de clous pour éloigner le mauvais sort.

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Le cimetière orthodoxe est de gaingois, il garde les traces du tremblement de terre de 1992. L’épicentre n’est pas loin, au Sud du Caire à Sakara. Ici la poussière a uniformiser les sépultures et tout devient monument. Beaucoup de tombes portent un prénom français malgré des cousinages plus que lointains.

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Et toutes ces portes entre-ouverte comme pour laisser entrer la lumière divine malgré un soleil qui écrase tout.

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La scupture en dentelle de la facade de cette église saint George.

La prouesse technique de cette église posée sur son lit de rondin pour éviter qu’elle ne subisse les crues du Nil quand il venait jusque là. Je m’étonne toujours des prouesses techniques et l’ingéniosité de ces gens pour préserver des édifices des forces de la nature.

c’était un autre temps, est-il béni?

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p’taing de plastique

Publié le 8 mai 2010 

Ne croyez surtout pas que je déteste ce pays, je suis en colère tout simplement, il mérite tellement mieux. Voici un site archéologique que j’ai adoré c‘est Dachour et ses 3 pyramides. Tout d’abord la route qui nous y emmène longe la vallée du Nil. C’est la campagne, la vraie, une sorte de bouffée d’oxygène dans l’atmosphère polluée du Caire auquel on se fait d’ailleurs. C’est une immense palmeraie qui sert d’ombrage à toutes les cultures possibles, le maïs, les légumes et la luzerne dont sont friands les ânes que l’on rencontrent nombreux tirant des charrettes souvent menés par des gamins haut comme 3 pommes mais qui mènent l’attelage comme des grands. Les maisons des bleds que l’on traverse sont peintes de dessins naïfs. On  retrouve souvent en motif un avion qui atteste que l’on a fait un pélérinage à la Mecque. Bien sûr il y a ce canal qu’on a curé, vous avez tous compris depuis le début qu’on ne s’emmerde pas pour si peu en Egypte et les berges sont décorés de tout ce qu’on a pu y trouvé, carcasses de voitures, plastiques en tout genre. P’taing ce maudit plastique! Si on pouvait l’interdire en Egypte. Pourtant il représente pratiquement l’essentiel des revenus de récupération des zabalines à Ezbet El-nakhl. Par ailleurs ce site de Dachour est très peu visité par les touristes qui enquillent en une journée Menphis ou il n’y a rien à voir mais fut l’ancienne capitale du temps des pharaons de l’Egypte antique, Sakara, Ghizeh et le musée du Caire. Je m’émerveille toujours de la rupture de paysage, nous allons passé du vert poussant sur une terre grasse au sable aride sans concession.

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Ce site est très gardé par la police touristique et aucun camelot n’y vend ces très beaux tee-shirt «I love Egypte » ou « je parle arabe » ni ces superbes cartes postales, foulards, pyramides en plastique, encore lui!….

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Ici le désert n’est pas bitumé en 4 voies et c’est le choc, elles apparaissent toutes les 3, la rouge, la rhoboïdale et la noire.

📷 Ma préférée reste la rhoboïdale et sa forme biscornue. Nous ne pourrons approcher de la noire lointaine et interdite à la visite Dans la chronologie le site de Dachour est antérieure au site de Ghizeh qui m’avait tant déçu. 📷Ensuite nous allons a Sakara, vaste nécropole qui se veut la reproduction de Menphis version cité des morts. Là je récapitule en prem’s il y a Sakara, en deuze il y a dachour en en trois il y a Guizeh appelé aussi Giza. Héléne connait parfaitement le site et m’emmène loin de la foule après avoir contemplé la pyramide à degré qui serait la plus ancienne que nous ayons vu. L’histoire commence ainsi … Il était une fois un architecte qui décida de faire un beau mastaba pour son pharaon adoré, un mastaba est la reproduction de la demeure du défunt du temps de son vivant, même en ce temps la on ne s’emmerdait pas en Egypte, je l’ai déjà dit, ça ressemble à une grosse boite en pierre avec toute les pièces découpées à l’intérieur et les murs ornés de la vie du défunt et de ses proches ou de scènes de genre à  ce sujet je pensais que tout était en relief mais on faisait aussi l’inverse on creusait la pierre. J’en ai vu détaillées d’une remarquable finesse. Et pour ceux qui ne pense qu’à la bouffe, je ne citerai personne, n’est-ce pas Mesdames Nutella? On gavait les oies à la figue. Ça ne doit pas être dégueu comme foie gras? Donc comme il l’adorait son grand pharaon il eut l’idée de rajouter un étage surtout que le rez de chaussée était conséquent puisque c’était un grand pharaon. Puis il rajouta un autre étage, puis un autre et encore un autre etc … et vous devinez la suite. Par la suite on lissa ces parois en étage et on les coiffa d’un électron, sorte de chapeau en métal doré pour capter les rayons du soleil . La thèse de la rhoboïdale serait qu’ils se seraient planté dans les calculs tout simplement. Vous avez vu le taf! Ils n’allaient pas recommencer une deuxième fois tout de même! 📷La chaussée montante est déserte et très peu de touristes font l’effort de la descendre, elle est a peine éloigné mais l‘horaire est serré et les guides s‘abstiennent bien d‘en parler surtout qu‘il faudra s‘arrêter dans une des nombreuses carpet school  sur la route de Guizeh. Ils  exploitent des gamins sous prétexte qu‘on leur apprend un métier ancestrale et qu‘on fait dans l‘éducation. Les guides et les chauffeurs ont une rétributions en s’arrêtant à tel endroit. Vous comprenez pourquoi je suis en colère? Y‘a toujours une ombre épaisse au tableau. La chaussée montante reliait le temple bas là ou débarquait de la barque funéraire la dépouille du pharaon .Ne fantasmez pas elle ne descendait pas toute seule du rafiot on la portait. Je ne vous fais pas un remake de « le retour de la momie II» et puis de toute façon on l’embaumait à cet endroit elle n’était pas encore momie. Les barques funéraires étaient entièrement construites sans clous à l’aide de cordes qui rassemblaient toutes les parties, papyrus, roseaux et cèdres. Un monument en soit qui méritait aussi sa sépulture.Ensuite on gravissait cette chaussée jusqu’au temple haut au pied des pyramides. Cette voie était entièrement couverte  de pierres peintes ou sculptées d‘étoiles, les murs l’étaient aussi de bas en haut. Toutes représentations de  personnages vivants a le visage ou la tête tourné vers la pyramide. Nous traversons le village des artisans, des greniers, des sépultures d‘hommes et de barques funéraires.

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Nous finirons par visiter un mastaba, en quelque sorte l’ancêtre des pyramides, c’était déjà cossu pourtant mais rien n’était trop grand à cette époque perdue que l’on croirait passée, c’est dommage il faisait vraiment trop chaud pour suivre l’itinéraire que nous avions prévu. Arhmeid en a marre de faire des prouesses dans ce flot hétéroclite de circulation. Une heure de conduite équivaut à 3h en fatigue d’attention soutenue en France, sans déc! Il est diabétique comme beaucoup d’égyptien et puis sa soirée de la veille à fumer la chicha jusqu’à l’aube au coffee shop se fait sentir. Pour nous, les jours à 42, 43, 46 degré se suivent et la chaleur nous tuent, nous renonçons à passer par la palmeraie pour faire des photos mais je peux vous dire qu’on se rend compte que les choses, les us et coutumes n’ont pas beaucoup changé, j’aurais pu employer le terme évolué mais quand on voit les dégâts de cette évolution au Caire on se dit que ce gamin que j’ai croisé sur sa charrette avec son âne gris qui rentrait des champs était surement plus heureux que ce gamin qui joue à trier le plastique des poubelles de gens pleins de frics qui le méprisent car le système de caste existe quand ça arrange ici, sur la terre des splendeurs passées symbolisé par le plastique des reproductions de pyramides des marchands d’un temple qui n’a souvent gardé de la vocation du site que le nom d’un lieu dit. P’taing! j’suis en colère mais je ne donnerais ma place à personne.

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Présentoir à cartes postales

Publié le 11 mai 2010 

Mer rouge

📷 Je suis  déçu la mer rouge n’est pas rouge, elle l’est parfois du reflet des montagnes qui bordent son rivage mais il faut avoir beaucoup d’imagination, elle le fût surement colorée du sang des victimes des plages encore minées. Baignade sauvage fortement déconseillée alors je suis allé à El-sohna, la station la plus proche du Caire à l’entrée du canal de Suez, dans un hotel-club comme tout le monde. On paie pour la journée, on a droit à un parasol, un transat, une serviette et un repas de midi et l’assurance de ne pas marcher par inadvertance sur un truc qui fait boum en regardant les super tanker qui croisent au large en attente du passage du canal de Suez!

Traffic d’antiquité

📷 Arghhhhhhhhhhhhhhh! Qui a oublié cette tête de momie dans mes jolis tarbouches! L’un des ennemis des gens et de lutter contre le sommeil dans la journée, on se couche tard au Caire, les magasins et les banques ouvrent parfois jusqu’à une heure du matin. Certains camelots dorment à même le sol sous leurs étals enroulé dans une simple couverture au bord d’un carrefour. La blanche 📷

Voici Cairo la blanche vue de la citadelle, un grand mystère dans cette masse de grisaille qui passe pour une attraction, il semblerait que ce quartier échappe a la poussière qui uniforme tout  pourtant ces immeubles ne sont pas si récents. Antique et en plastique 📷

La chaise est une institution, on en voit partout qui s’invitent sur les trottoirs, les places et les ponts, on les loue, on vous la prête volontier  pour vous reposer à l’ombre dans la rue. Elles sont en bois, antiques et en plastique, pliables, de camping, pharaoniques, sans fond, à 3 pattes, si! Avec un peu d‘entrainement ça tient debout …

Conquérant

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Devant le musée de la guerre et de l’armée à la citadelle. La référence aux temps glorieux des grandes conquêtes pharaoniques est faite en permanence. Je ne ferai pas d’autre commentaire. Cadillac 📷

Des caisses américaines oubliées comme celle là, il y en partout dans les rue de Maadi.  Ce quartiers résidentiels à 2 pas du lycée Français fut l’un des plus huppés du temps des anglais. Ces voitures sont garées devant des villas qui tombent en décrépitude. Beaucoup de ces villas sont loués en appartement à loyer unique de 2 livres qui résulte d’une loi sociale instaurée par Nasser, donc les propriétaires ne les entretiennent pas pour si peu. Quand certaines ne seront plus habitables ou que les locataires seront partis alors on les revendra pour les démolir et  y construire à la place un immeuble de standing loué aux expatriés qui payeront leur loyer en dollars et en liquide. On paie tout en liquide au Caire même quand on achète une voiture ou un appartement. Le billet le plus gros est le billet de 200 livres donc il est nécessaire de prévoir des sacs ou des valises assez importants pour contenir les liasses de billets. D’autres bâtisses sont restaurées, c’est presque trop tard, il n’y en a plus beaucoup, et deviennent des restaurants comme la villa 55, rue 9,  par exemple qui est devenu ma cantine.

Trouver chaussure à son pied 📷

Le souk aux chaussures, des milliers de paires de godasses, j’en avais jamais vu autant dans un si petit endroit, et une foule compacte qui crie et s’interpelle, vante sa qualité, les meilleures pompes en provenance de chine qui inonde le marché. Difficile de ne pas se faire marcher sur les pieds…. Je suis désopilant parfois.

Le souk aux livres

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Pour le plaisir des yeux le souk aux livres, un lieu  ou Mickey côtoie Gina Lolobrigida, quel curieux couple. Je ramène un manuel de Photoshop en arabe, un logiciel professionnel utilisé par l’infographiste de France3. Comme il a la tête souvent à l’envers, cela devrait beaucoup l’aider puisque tout ce lit de la droite vers la gauche et qu’on commence toujours à la fin un bouquin, tout est plus pratique pour les gauchers…

📷 Pas pratique 📷

Je me demande comment cette femme va s’y prendre pour manger sa sucette

Ambulance 📷

V.A.B. Véhicule très léger d’Assistance aux Blessés.

Dindon farceur

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Encore une hallucination en levant la tête.  Nous sommes en bordure du  Khan Rha lili quartier très touristique du Caire et très propret. Ahrmed n’est même pas surpris quand je lui montre les bestioles. Il est coutume d’avoir toute sorte d’élevage autre que les pigeons sur les terrasses en pleine ville dinde,  lapins, moutons et chèvres, j’ai vu des bergeries entre des murs d’immeubles et des petits troupeaux brouter le hachich des terre plein des rond point.

Oublié

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Nous passons tous les jours devant cette cabane construite sur un terrain en attente de construction depuis plusieurs années. La construction ne verra jamais le jour, surement des investisseurs étrangers qui ont refuser de payer des droits supplémentaires ( restons pudique pour une fois). En Egypte le futur concierge s’installe sur le terrain et  assure le gardiennage du chantier des le début dans des conditions plus que précaire. Et même quand l’endroit est habité souvent son logement n’a rien à voir d’une loge de concierge, j’ai vu des lits de camp dans un coin des halls de certaines résidences, il habite là. souvent recruter en milieu rural de moyenne et haute Egypte, le bawab est souvent considérer comme un chien de garde. Sans vraiment généraliser c’est un boulot de merde dans pas mal d’ immeubles alors qu’on lui a fait croire n’importe quoi pour l’embaucher.D’ailleurs quand un délit de droit commun est commis dans son immeuble il est considéré comme presque autant coupable que les auteurs du délit. Un chien qu’on punit parce qu’il a failli son devoir.

Pour l’homme qui vit ici, l’immeuble ne verra jamais le jour, il continue à attendre et espérer une hypothétique reprise des travaux  ou n’a tout simplement pas d’autre endroit ou aller par faute de moyen. Encore une raison de se mettre en colère

Un musée des colonnes.

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il fallait oser. Les plus récentes qui ornent le Mokattam n’ont pas les mêmes fonctions.

Universel

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ce message d’amour au cul d’une citerne

I.B.M

Publié le 12 mai 2010 

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Elles sont accrochées, je suis venu pour ça il me semble. Le début de la  journée est un peu bizarre. Je suis presque serein déjà, ce qui est étonnant pour ceux qui me connaisse mieux et le temps s’égrenne dans une espèce de brume épaisse, je n’ai encore vu personne de la journée et n’ai pas jeter un seul coup d’œil au dehors de ma grotte des temps modernes. ça sert à rien, il ne fait jamais moche en Egypte. Au début je le faisais machinalement. Lorsque je me décide  je me rends compte que le Rhamsin nous jouera surement des tours, l’atmosphère est plombée et lourde, pas grave je n’y vois pas un signe et puis je ne suis pas superstitieux. J’ai vérifié les plis de mon unique pantalon de réception, il est impecc et ma chemise revient de chez le repasseur de Mme Hélène, ce sont les hommes qui repassent en Egypte. Tant pis pour les « chauchettes » elles sont bleu marine mais ça se verra pas, j’ai oubliée les noires à Epinal. Mme hélène me passe un coup de fil dans l’après midi pour m’informer qu’il fait 48 degrés sur sa terrasse, le record est battu! Je comprend maintenant pourquoi je ne transpire pas, la transpiration doit séché au fur et à mesure.Départ à 17h pour Héliopolis. Il faut assuré le coup, le vernissage est à 20H mais il reste 2 ou 3 détails à régler et nous voulons éviter d’etre piéger dans la circulation . Arhmed a sorti le costume et la cravate et il est très élégant. Cachés derrière nos lunettes de soleil façon Rock star, nous sommes silencieux tous les 3 pendant le trajet. C’est un peu l’aboutissement pour Hélène, Arhmed et moi, on a bossé là-dessus. Aux alentours d’Héliopolis un embouteillage se forme pour cause de match de foot, Egypte-Lybie et du coup c’est au moins 50% d’invitations qui ne seront pas honorées pour ce soir. On se retrouve bloqué parmi les jeunes supporters égyptiens et les drapeaux rouges flamboyants qui s’agitent par les fenêtres des voitures. Tiens! les flamboyants sont  en fleur maintenant alors qu’ils ne l’étaient pas quand je suis arrivé, c’est un signe ça mais de toute façon je ne suis pas superstitieux. Et puis vaut mieux la qualité que la quantité. 📷

Je pense que l’expo est une réussite artistique, bien sûr il y a eu l’effet complaisance lié à la présence de l’artiste mais mes blanches et noires avec un fil rouge ont beaucoup plu, c’est surement le travail le plus inspiré que j’ai fourni ici et c’est un signe mais comme je ne suis pas superstitieux. Nous avons quelques promesses sérieuses d’achat qui financeraient un peu plus de la moitié du projet de centre culturel pour enfants des Amis d’Ezbet El-Nakhl. Dommage que pas plus d’égyptiens ne se soient déplacé, ils viendront peu être plus tard. L’art abstrait est très peu exposé en Egypte et on m’a surtout remercié de l’avoir permis au-delà de toute considération d’appréciation artistique.

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Au retour, j’invite Mme Hélène et Arhmed qui a desserré sa cravate a boire un verre, il est mérité, on est fatigué et il a fait si chaud. On verra demain. J’ai appris une abréviation très utilisé en Egypte: I.B.M Qui veut dire : Inch allah – ainsi soit-il si dieu le veut Bocra – demain Malech – tant pis 📷

Bazar

Publié le 14 mai 2010 

📷Re-aaaaaaaargh! Ce pays ne m’aura rien épargné. j’étais dans le dénie depuis quelques jours, n’osait pas y croire, évitant soigneusement la revue de détail en me rasant le matin. Mais il a bien fallu que je l’affronte en face , c’était inéluctable vue la proportion que prenait la chose et la douleur insidieuse qui me vrillait la narine gauche. J’ai un affreux bouton au coin du pif! Si! Injuste, odieux, scandaleux… Pourquoi autant de haine et de souffrance, quel monde cruel. Promis, juré je ne ferai pas de photo je vais vous épargner. 📷

Mes déambulations m’ont amené au Khan El-Khalily, le souk du centre du Caire, il est situé entre 2 portes médiévales distantes de 2 km environ. il y a naturellement 2 manières de le visiter, elles sont évidentes, touristiquement bien qu’ils soient de moins en moins nombreux ces gens en villégiature à cause de la chaleur, l’Egypte entame sa basse saison et puis c’est une torture avec une temperature moyenne ambiante de 42 degré.J’vous jure que novembre au joli mois de mai en France ce n’est pas cool pour la consommation de rosé frais lors de passionnants repas autour du barbecue électrique tout neuf qu’on a acheter en promo exceptionnelle dans un  moment d’égarement ou d’espoir que ce temps de merde va s’améliorer et qu’en plus la fois là on s’est fait engueuler par la belle mère qui vous accompagnait parce qu’en gendre parfait vous l’emmenez faire les grosses courses du mois et qu’elle s’est tapé ce monument à la gloire de la cuisine de plein air  sur les genoux pendant tout le trajet du retour en voiture par faute de place (ouiiiiiiii j’ai compris je ferme mes parenthèses dermatologiques et culinaires ) mais que 42 degré avec un pic à 48 l’autre jour c’est difficile aussi surtout que les nuits rafraîchissent de moins en moins.

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La partie nord de la rue Mouiz a été entièrement rénovée et appartient aux ferblantiers qui travaillent pratiquement sans outil. En Egypte le travail est peu reconnu , il est donc intéressant d’acheter plus bas dans la rue les bijoux qu’on paie pratiquement au prix du cours de l’or ou de l’argent sans tenir compte vraiment de l‘ouvrage. C’est trop injuste… 📷

Injuste aussi ces rues adjacentes qui regorgent de vie, baladi, pas pavée, poussiéreuses aussi ne l’oublions pas celle-là, grouillantes d’activités, là est la vraie Egypte avec son lot de paradoxe entre modernité et moyen âge.

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j’y ai vu un repasseur au pied, d’anciens caravanserail à l’abandon, de toutes petites mosquées qu’un gardien vous fait visiter avant de vous proposer de partager son repas sans réclamer de backchih , ça arrive…

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C’est de la petite cavalerie, la grande est prestigieuse aussi, les mosquée jalonnent le quartier tous les 100 mètres, plusieurs riches demeures ont été retapées par des gouvernements français, italiens, anglais, japonais etc …

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la moitié de cet itinéraire est marqué par la mosquée El-Azhar, beaucoup plus soft et dépouillée que celle de Mohamed Ali à la citadelle. Elle date de 972 et c’est l’une des plus importante référence intellectuelle du monde islamique.

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Dotée d’une Madrassa comme toutes les mosquées importantes, des étudiants du monde entier viennent y suivre des cours, surtout les asiatiques qui investissent souvent le quartier. L’entrée est imposante et débouche comme toutes les mosquées sur une cour intérieure entourées d’arcades ou de nombreux étudiants apprennent  sans cesse  à l’ombre des colonnes les versets du coran. En son centre  la fontaine aux ablutions, on doit se laver au moins le visage, les mains et les pieds avant de rendre grâce à Dieu,

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mais ici il n’y a plus de fontaine car cette mosquée n’est théoriquement plus en activité et a surtout servit d’école et de faculté. La salle de prière débouche sur la cour et la prèche tourne le dos à la mecque alors que le public lui fait toujours face.

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la porte de Bah El-zuela marque la fin du Khan  et c’est toujours autant l’bazar mais en moins touristique bien que certaines rues soient pavées. Je me rend compte que le guide du routard est bien pudique. Dire que le marché aux légumes et aux animaux comestibles tient du moyen âge est une grossière erreur, juste une sorte de basse-cour des miracles caquetante, ils en ont fait plusieurs d‘ailleurs au guide ou ne veulent pas se permettre d’oser en raconter.

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J’ai chaud, très chaud dans ces rues ou on est au pic du soleil et il m’arrive de me péter ce que j’appelle un coup de grisou, souvent il suffit de se reposer un peu à l’ombre d’une mosquée aux murs de dentelle que l’on peut ensuite visiter ou interdite aux touristes car en activité

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Ou boire, boire, boire? Il y a la solution d’emporter sa bouteille d’eau minérale sur soit à condition de pouvoir la retrouver dans tout ce capharnéum. On peut boire de l’eau partout au Caire depuis toujours. Il existait des sortes de fontaines souvent accolée ou partie intégrante des maisons bourgeoises du temps de l’opulence. Certains sabil sont carrément royaux, ce sont ceux qui datent de la période Mohamed Ali ( bon je ne vais pas vous faire un cours d’histoire non plus, voyez le guide du routard ou le guide vert ou…… démerdez-vous d‘abord! Na! 8000 ans d‘histoire à condenser c‘est pas fastoche!) .

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Les Sabil contemporains qui disposent d’eau froide et eau chaude pour le thé sont d’un autre style et on les trouve souvent à côté d’une mosquée, ce sont d’excellent support de prosélytisme. On les repère un peu partout  aux alentours des rues proches des lieux de cultes offert par de riches et bons commerçants musulmans, ou plus surprenant sur les bords des 4 voies et aux portes des building des entreprises, le plus souvent pétrolières et américaines comme une autre forme de prosélytisme.

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La religion du pétro-dollard, pourquoi pas? J’ai bien vu une fofolle de type occidentale occuper la place de Néfertiti dans le temple bas du site de Guizeh, apposer les mains sur le granit d’Assouan et partir dans une prière pour le Dieu Râ et tout cela très sérieusement. Ca m’a fait rire tout comme nos voisins Helvètes qui ont peur des forêts de minarets (je peux la parenthèse?…. Oui?… Merci! amis lecteurs suisses, ne dites surtout pas que vous êtes suisses, vous n‘êtes pas aimé ici et pour cause. Faut dire aussi que certains mettent le paquet comme le consul actuel qui vient de refuser un visa selon son bon vouloir alors que toutes les conditions draconiennes et surtout exhorbitantes pour l‘obtenir étaient remplie à une femme compatible pour une greffe osseuse, son frère a le cancer et réside en Suisse, ici ce genre d’intervention chirurgicale reste trop aléatoire. (Mais non je ne suis pas en colère).

📷📷 Mais on peut aussi boire du thé et fumer la chicha en jouant aux dominos ou au mahjong dans les coffee shop, véritable institution dans le monde arabe. Ne croyez surtout pas qu’on y fume du hachich ou que du hachich, enfin si c’est du hachich, enfin pas vraiment, ça s’appelle hachich quoi et puis de toute façon c’est interdit en Egypte et y’en a pas, enfin pas vraiment, si on peut en trouver mais on peut en trouver en France et en Suisse aussi ou c’est permis il me semble? Bon on va dire que ça se fume mais ça désaltère pas alors pourquoi en parler.

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Il y a aussi les vendeurs ambulants de thé, jus de fruit et carcadé qui livrent au comptoir des échoppes ou dans les ateliers, c’est pour les courageux ou les blindés des intestins.

📷Plus téméraire encore, après le boire il y a le manger on peut se restaurer aussi et y faire ses courses chez le boucher ou le poissonnier, j’ai décidé de manquer de courage.

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Photo réussie……. Démonstration que ce poissonnier reste un ami des animaux, les mouches et les chats.

Les vendeurs de fruits sont  de véritables artistes, on croirait presque qu’ils se tirent la bourre pour avoir le plus bel étalage et ça quelque soit le quartier, riche ou pauvre …

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Les boutiques se suivent et ne se ressemblent pas, je reste en arrêt devant un magasin qui vend des sortes de mules aux semelles de bois très rustiques. Je n’arrive pas à identifier ce qui se vend ensuite. Il me semble que c’est des cartes téléphoniques, bingo! encore une association surréaliste.

📷 Un peu plus loin le marché des artisans des appliqués et des tentes , ambiance ombrée feutrée, calme et sereine. Sorte de patchwork aux motifs d’arabesque que l’on ne trouve qu’ici au Caire et fabriqué par des hommes uniquement.

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Chaud

Publié le 17 mai 2010 

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Il fait tout le temps beau au Caire, chaud, très chaud aussi parfois………………. avec Rhamsin et panne d’électricité de surcroît mais 2% seulement de taux d’humidité.

Guide du routard

Publié le 20 mai 2010 

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L’exposition est prolongée d’une semaine, on a vendu un peu et le reste des toiles sera ensuite vendue dans une sorte de galerie en Egypte. je reprend l’avion dans quelques jours si un nuage volcanique ne me joue pas des tours. Je n’ai pas vu le temps passé malgré mes propos parfois amers. J’ai vu de très belles choses sous la poussière et j’ai surtout rencontré des gens gentils, vivants même quand ils tombent de sommeil ou qu’ils vous gueulent dans les oreilles en interpellant un pote de l’autre côté de la rue. Quelqu’un m’a dit, c‘est un peuple d’enfant et je trouve cela très juste. Et puis tout est possible et impossible ici, ça laisse de la marge dans un système sociétale d’allumés complètement anarchique à condition d’avoir les pieds sur terre, encore un paradoxe… Bien sûr il y a cette salope de charria qui s’obstine à vous faire courber l’échine et sur lequel je ne veux pas m’étendre ici, bien sûr il y a ce gouffre injuste entre les différentes couches sociales et culturelles, la pollution, l’insalubrité du Caire qui croule sous les ordures dans les quartiers baladis, mais j’y ai vu aussi beaucoup de dignité, de joie de vivre, d’être là.

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Une chose va me manquer, c’est le sourire spontané qu’on vous adresse dans la rue quand j’ose enfin plonger mon regard dans celui de ceux que je croise, il peut être édenté car c’est l’expression d’un vieillard enturbanné ou rond comme une bille ou un pois chiche car c’est celui d’un enfant qui sort de l’école, celui-ci est souvent ponctué d’un « hello »  car lui ne se trompe pas et reconnait l’étranger, j‘ai ré-appris à sourire pour rien et pour beaucoup. D’ailleurs les adultes m’adressent de plus en plus la parole en arabe, je commence à me fondre dans la population. Je repense à mes maladresses du début ou par exemple je n’arrivais pas à traverser une rue, c’est toujours autant suicidaire mais j’ai pigé un ou deux trucs, les automobilistes ou les piétons qui me voyaient devaient bien se marrer. La manière de se poster et d’attendre le taxi, de les appeler et d’évaluer une course. Je refuse toujours les noirs et blancs pour les longues courses mais maintenant j‘ai la façon de faire. L‘autre fois je suis monté dans un de ces engins et je n‘arrivais pas à reconnaître la marque tellement il était rafistolé, cela devait être une Lada/Renault 12/fiat 128, fourrure de rigueur sur le tableau de bord, un must du bon goût, housse d’appuie tête en forme de tête de nounours ou de mickey mais pas de couleur assortie avec le tableau de bord, surtout pas sinon on ne les remarquerait pas, lumière néon bleue pour l’ambiance dans l’habitacle, haut-parleur monstreux sur plage arrière, sachet de carcadé avec paille et sapin désodorisant qui pendouille au retroviseur central, important ça les rétroviseurs, y’en a partout, j’oubliais le plastique qui sert de housses aux sièges et oblige a s’accrocher dans les virages sinon on glisse, les jantes alu ou les enjoliveurs façon farfouille et ……..A la toullllllllllllllllll yallah……. Je l’écris phonétiquement  ça veut dire tout droitttttttttttttt, allez!!!!! Je connais les salutations d’usages, je sais dire merci, merci beaucoup et de rien, problème? Pas de problème! Comment ça va? Gauche, droite, maison, la note…. C’est presque l’essentiel ensuite on joue au pictionnary ou on rassemble ses notions d’anglais le seul grand risque est de commander un café expresso et de se retrouver avec une glace au café appelé expresso, ça énerve un peu au début mais quand on changera les méthodes d‘accueil dans la restauration qui oblige un serveur a répéter la commande d‘un client forcément abruti pour bien s‘assurer qu’il ne se trompe pas et sait ce qu‘il demande, ça ira mieux, il n’y a pas qu’en Egypte, allez au courtepaille a Epinal et vous verrez, en fait c‘est dans la répétition de la commande que ça part en vrille et que tout se complique. Le plus frustrant est de ne pouvoir lire cette langue c’est un constat fait par plusieurs. Déjà on ne sait pas ou on va et on passe à côté de pleins choses. Les promos à Carrefour par exemple…… mais non je déconne, il y a bien un hypermarché Carrefour ici ou on ne vend pas d’alcool à cause de l’autre salope et aussi des promos mais j’en ai rien à foutre en fait, la vie est peu chère. C’est peu être aussi l’un des charmes de ce pays. A ce sujet le guide du routard se plante ou devient de plus en plus bourgeois car j’ai toujours constaté des prix largement en dessous ou au dessus de ce qu’ils annoncent, et ce n’est pas la seule erreur. Bon j’ai passé un mois et demi au Caire, ils ont des excuses et un an ne suffirait probablement pas… La viande est succulente, essentiellement du poulet, du bœuf et du veau, peu chère et de qualité pour ceux qui ont les moyens de l’acheter en supermarché, c’est un luxe pour beaucoup malheureusement. Le cochon? N’y penser pas, on en trouve rarement sur la carte des caricatures de restaurants français façon « bonne table » ou viennent s’empiffrer bruyamment les expatriés américains le jeudi soir qui correspond a notre samedi soir car le vendredi est férié mais que le samedi reste le samedi comme jour chômé, mais si! je vous l‘ai déjà expliqué. Ah! Le cochon! Tout est bon dans le cochon comme dit le proverbe lorrain, on commence à voir des articles dans la presse cairote ou on regrette le temps du cochon eradiqué pour cause de grippe porcine et excès de zèle.ça rendait bien service, ça bouffait toute les ordures organiques, alors depuis ça pue et les zabalins trient de moins en moins les ordures souillées devenues irrécupérables.

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Puisque je viens de parler de cochon et de gourmandise, restons dans les péchés et parlons luxure. Je n’ai pas passé assez de temps pour savoir si elle côtoie le luxe qui reste illustré pour moi au Caire par l’hotel Mariotte, plutôt classouille c’est à voir mais je ne me verrais pas y séjourner plus de 2 jours,

📷 et la mosquée Mohamed Ali construite sur le modèle de l‘église sainte Sophie de Constantinople , aucun lien de vocation commune mais autant d’or, marbre et albâtre. L’histoire veut que Louis Philippe le dernier roi de France offrit une horloge en échange de l’obélisque et qu’elle ne fonctionna jamais, quel arnaqueur! Et que Momo s’inspira de Versaille pour construire ce lieu de culte.

📷📷📷 Mais l’un de mes luxes restent d’avoir  marché dans les ruines de Babylone selon les écrivains du moyen âge, l’ancien Caire jamais reconstruit à la suite du grand incendie de l’an 640, un endroit qui vit encore étrangement, c’était presque hier puisqu’il arrive que l’on shoot dans un morceau de poterie ou de fragment de colonne qui n’a que 1400 ans, un lieu que j’ai aimé sous sa poussière.

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un endroit en plein coeur  de la ville ou les enfants se baignent encore dans cette zone humide comme avant, dommage que le futur musée pharaonique du Caire en cache la ligne d’horizon,les cairotes ne savent même pas qu’il est en construction pourtant on ne peut pas le rater tout le monde s‘en fout. L’histoire qui n’apporte plus rien à un pays ne sert à rien, il reste l’art, mais l’art  n’est que futilité quand on a autre chose à penser, on en est pas plus riche. 📷 📷📷

📷Je suis enfin allé me balader aux abords de la cité des morts, presque par hasard, Arhmed connait tellement d’itinéraires de mémoire car il ne sait pas lire, qu’il est champion pour nous faire éviter les embouteillages, Malleck sawaq Arhmed, Arhmed le  roi des chauffeurs du Caire qui a glissé à l’oreille de Mme Hélène que j’avais le cœur triste lorsque j’ai quitté la galerie et laissé mes toiles exposées à Héliopolis quand il a vu ma tronche de 15 culs. Je l’aurai encore plus quand je prendrai l’avion car il va me manquer aussi ainsi que ce joyeux bordel, celui qui m’a mis en colère.

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Et surtout ces images qui restent, celles qu’on aimerait changé définitivement, éditer une sorte de guide pour qu’elles n’existent plus …

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Partance et petit mot de fin perso

Publié le 21 mai 2010 

Bien sûr que j’éprouve de la tendresse pour ce pays, bien sûr que je vais laisser quelque chose ici mais j’en ramène. j’ai hâte de vous revoir mais je souhaite revenir aussi. merci tout plein pour vos commentaires et vos encouragements, merci à l’équipe de déménageurs qui m’a permis de pouvoir venir. je vous ramène de très beaux souvenirs, vous allez voir! ça va vous plaire et puis il y aura la soirée diapo, je dois avoir environ 1000 photos. je suis lu ici au Caire alors j’en profite aussi pour remercier tous ceux et celles qui m’ont accueilli si gentillement, Mme Hélène qui est aussi maman Hélène et qui m’a supporté, Sainte Bernadette, sa clique de donzelles et son escargot endormi,Christelle, Jeanne, Catherine, Lydie, Baïa et Xavier, Marie et Francois, Evelyne ainsi que son mari et son foie gras, Hoda et Hoda, Afaf, Eshac, Muriel, Elisabeth, Guillaume. Merci à ceux que j’oublie forcément.

je suis désolé de vous avoir fait subir autant de  fautes d’orthographe et ma liberté de style surement un peu lourde.

Vous savez quoi? j’ai envie de manger du lard grillé et une bonne côte de porc.📷


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